Félicien Kabuga: le tribunal français soutient l’extradition d’un suspect de génocide au Rwanda

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Génocide rwandais
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Une haute cour d’appel française a accepté d’extrader le prétendu financier du génocide rwandais, Félicien Kabuga, pour qu’il soit jugé en Tanzanie.
M. Kabuga, 85 ans, a été arrêté en mai à son domicile près de Paris après 26 ans de fuite.
Quelque 800 000 personnes ont été tuées lors du génocide rwandais de 1994.
M. Kabuga aurait acheminé de l’argent vers des milices en tant que président du fonds de défense nationale. Il nie toutes les accusations.
Lors d’une comparution devant le tribunal en mai, il a qualifié les accusations de “mensonges”.
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Qui est Félicien Kabuga?
- Considéré comme l’homme le plus riche du Rwanda avant le génocide de 1994
- A fait fortune avec le thé dans les années 1970 et s’est aventuré dans de nombreux autres secteurs au pays et à l’étranger
- Était proche du parti au pouvoir, le MRND – et lié par mariage au président Juvénal Habyarimana, dont la mort a déclenché le génocide
- Accusé d’être le principal sponsor du plan de génocide et d’utiliser son entreprise et ses locaux pour organiser et financer le meurtre
- Le principal propriétaire de la station de radio privée RTLM, accusé d’avoir incité les Hutus à tuer des Tutsis
- Les États-Unis avaient offert une récompense de 5 millions de dollars (4,1 millions de livres sterling) pour les informations ayant conduit à son arrestation
De quoi est-il accusé?
Autrefois l’un des hommes les plus riches du Rwanda, M. Kabuga est accusé d’avoir financé le génocide rwandais.
Il aurait soutenu et armé des milices ethniques hutues qui ont massacré environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés en 1994.
Il a créé la tristement célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), un radiodiffuseur rwandais qui encourageait activement les gens à rechercher et à tuer toute personne d’origine tutsie.
Comment a-t-il échappé à la capture pendant si longtemps?
Selon la police, M. Kabuga a utilisé 28 pseudonymes.
En fuite, il aurait séjourné dans divers pays d’Afrique de l’Est, dont le Kenya, où lui et sa famille avaient des intérêts commerciaux.
Le parquet français a déclaré qu’il vivait sous une fausse identité avec la complicité de ses enfants.
Il a finalement été arrêté lors d’un raid à l’aube le 16 mai dans la banlieue parisienne d’Asnières-sur-Seine.
Quel est le tribunal d’Arusha?
Dans les mois qui ont suivi le génocide, le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé le Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.
Il a été mis en place pour juger les meneurs du génocide et plus de 60 personnes ont été condamnées.
Ce tribunal a été officiellement fermé en 2015 et le Mécanisme des tribunaux pénaux internationaux (MICT) a repris sa mission de recherche des derniers génocidaires.
Il n’a pas de force de police, ni de pouvoirs d’arrestation, comptant plutôt sur les gouvernements nationaux pour agir en son nom.
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