Des dizaines de morts dans l’est de la RD Congo, la milice des ADF mise en cause


Environ trois douzaines de personnes ont été tuées dans l’est troublé de la République démocratique du Congo, ont déclaré mardi des responsables locaux, accusant la célèbre milice des ADF qui a massacré des centaines de civils au cours de l’année écoulée.
Vingt-neuf corps ont été retrouvés dans le parc des Virunga après avoir été «exécutés en masse», a déclaré le ministre de l’Intérieur de la province du Nord-Kivu, Jean-Bosco Sebishimbo.
Il a ajouté que six civils avaient également été tués lors d’une «attaque armée» dans le village voisin de Kokola plus tôt mardi.
La mission de la MONUSCO de l’ONU a confirmé que six personnes avaient été tuées à Kokola, tandis que des sources locales parlaient de sept morts.
«Les premières indications sur les auteurs de ces actes ignobles pointent vers les combattants des ADF, qui sont très actifs dans la région», a déclaré Sebishimbo.
Les deux attaques ont eu lieu dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, où 811 civils ont été tués depuis le 31 octobre de l’année dernière, selon le Kivu Security Tracker.
C’est à cette date que l’armée de la RD Congo a lancé une grande opération contre les chefs et les bases des ADF dans la jungle autour de Beni.
La milice a répondu en intensifiant une campagne de massacres dans les zones rurales, cherchant à dissuader les civils de collaborer avec l’armée, selon des experts.
«L’horreur de cette nouvelle découverte macabre ne peut laisser personne indifférent», a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Marc Chataigner.
L’ADF, qui a vu le jour dans les années 1990 en tant que groupe rebelle musulman ougandais, est l’une des plus de 100 milices qui sévissent dans les provinces orientales du vaste pays.
Les ADF n’ont jamais revendiqué la responsabilité d’attaques. Mais depuis avril 2019, plusieurs de ses agressions ont été revendiquées par la soi-disant Province d’Afrique centrale de l’État islamique, sans en apporter la preuve.